Souvenirs d'enfance

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Message  ADMIN Ven 9 Avr - 16:36

Il fut un temps où les enfants suisses avaient école le samedi. Il leur restait cependant assez de temps libre pour construire des maisons en carton, jouer à l'élastique et prendre du bon temps avec leurs jouets, la plupart en bois. C'était il y a trente ou quarante ans, une époque suffisamment lointaine pour revenir avec nostalgie sur certains souvenirs d'enfance en Suisse.

Une époque où l'on était assuré de ne pas être grondés par St-Nicolas si l'on saluait sa venue par une petite récitation.

L'insouciance a marqué l'enfance de la plupart de ceux ayant grandi en Suisse, mais il est une échéance que nul enfant des régions germanophones du pays n'aurait manquée: celle du 6 décembre. Chaque année, ce jour-là, Saint-Nicolas et son acolyte le père Fouettard étaient censés sortir des bois pour nous rendre visite.

La seule façon d'avoir la garantie qu'ils viennent et d'éviter toute mauvaise surprise était de préparer une petite récitation. Une fois que St-Nicolas avait fait ses compliments (et donné quelques conseils pour que nous améliorions notre comportement), le moment était venu, pour nous, les enfants, d'entonner notre comptine «Sami niggi näggi, hinder em Ofe stäggi…» (Gentil St-Nicolas, cherche-moi, je suis caché derrière le four) afin de recevoir notre récompense: cacahuètes, figues, chocolats et mandarines.

Une époque où l'on portait des chaussons imprimés tigre comme tous nos petits camarades.

On ne se moque pas, s'il vous plaît! Des générations de bambins ayant grandi en Suisse ont porté les fameux Tigerfinkli.

Après leur invention en 1938, ces chaussons emblématiques ont été fabriqués à la main durant plusieurs décennies dans des endroits tels que Fehraltorf ou Diessenhofen, en Suisse. Mais pourquoi était-il question de tigre alors que le motif était plutôt léopard? Nul ne le sait vraiment. Il était nommé ainsi par les très jeunes fashionistas qui, vu leur âge, ne faisaient pas encore de distinction entre les différents félins.

La gamme de produits s'est élargie et comporte aujourd'hui des chaussons de taille adulte ainsi que différents accessoires: portemonnaies et sacs à main, par exemple. Dès lors, la production de tous les articles «tigre» a été délocalisée en Pologne.

Une époque où les parents vous achetaient un cartable garni de poils de vache pour votre entrée à l'école primaire.

Globi, Papa Moll et Pingu n'ont fait leur apparition sur les cartables qu'à partir des années 1990. Jusque-là, les enfants qui faisaient leur entrée dans le primaire rangeaient leurs livres et leurs stylos à plume dans des cartables ornés de fourrure solidement éprouvés.

Un cartable comme celui-là coûtait l'équivalent de 150 francs actuels, autrement dit un sacré investissement. Je me rappelle du jour où mes grands-parents m'ont emmené dans une maroquinerie pour choisir le mien. Étant donné que le dessin de chaque fourrure présentait un caractère aussi unique qu'une empreinte digitale, les écoliers parvenaient à reconnaître leur cartable parmi tous les autres (ils avaient six ans pour s'y entraîner et certains malchanceux ont gardé le même dans le secondaire).

Une époque où les tanks de l'armée suisse passaient à travers la ville et où vous quémandiez des biscuits et des barres chocolatées aux soldats.

Une fois par an, durant les vacances d'été, l'armée suisse transférait une flotte de tanks et autres véhicules blindés d'un point A à un point B. On entendait venir de loin les engins qui traversaient mon village. Tous les enfants couraient vers la route et faisaient des signes aux soldats. Avec un peu de chance, ils nous jetaient des barres chocolatées et des paquets de biscuits.

Il ne s'agissait pas d'une opération de relations publiques destinée à rendre l'armée suisse plus populaire mais d'une simple opération de routine. Après tout, c'est la Suisse, et chaque activité à une raison d'être.

Une époque où votre sortie de classe de fin d'année consistait à grimper jusqu'au sommet le plus élevé du canton.

Il est dit que les enfants alémaniques apprennent à randonner avant même de savoir prononcer le mot Chuchichäschtli (qui n'est autre qu'une petite armoire de cuisine. Un vrai défi pour la prononciation!). Il y a trente ou quarante ans alors que l'idée de chasser le Pokémon nous aurait laissés plus que sceptiques, savoir gravir des sentiers escarpés était un réflexe de survie.

Cela devenait vraiment concret au terme de la première année de l'école primaire, lorsque l'enseignant annonçait une sortie de classe pour le mois de juin. Une course d'école, c'était forcément une randonnée. Il fallait tout d'abord marcher à travers la campagne jusqu'à la ville la plus proche. Chaque année, les rando devenaient plus longues; elles finissaient par consister à grimper jusqu'au point le plus élevé du canton. Et que faisions-nous une fois arrivés là-haut? On faisait griller des cervelas, bien sûr!

Une époque où les camions-magasins ont commencé à faire leur apparition dans votre ville et où vos parents vous donnaient une pièce pour aller y acheter une friandise.

Avant l'ouverture des magasins opérant vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept et les épiceries Migrolino aux horaires d'ouverture élargis, Migros exploitait une flotte qui a compté jusqu'à 144 camions. Depuis 1925 et jusqu'à récemment, ils fournissaient des produits alimentaires de base tels que le riz, les pâtes et le café, ainsi que des articles divers tels que du savon aux consommateurs habitant les régions les plus reculées de Suisse.

Les supermarchés étaient rares dans un grand nombre de régions rurales. Les gens s'approvisionnaient dans des pharmacies ou à la laiterie. Aussi, jusqu'en 2007, année à partir de laquelle la boutique en ligne de Migros est devenue plus populaire, l'enseigne desservait encore 33 villes avec ses camions-magasins dans le canton montagneux du Valais. La dernière fois que je me rappelle avoir acheté une glace à l'eau au chocolat dans un camion de Migros, c'était à la fin des années 1980. Il suffit à ceux qui veulent se rafraîchir la mémoire et revoir un camion-magasin vintage de Migros de se rendre sur le site du musée suisse des transports de Lucerne.

Une époque où l'on admirait les avions Swissair depuis la terrasse panoramique de l'aéroport de Zurich.

Il fut un temps où les scanners aux rayons X et la vidéosurveillance des aéroports relevaient d'une vision futuriste. Enfant des années 1980, j'ai des souvenirs incroyables de la terrasse d'observation du terminal B de l'aéroport de Zurich. L'endroit était libre d'accès pour tous ceux qui voulaient, de près, avoir une vue plongeante sur les avions ou faire signe à des amis sur le départ.

Pour nous, les enfants, il y avait là aussi une attraction tout aussi importante: le gigantesque avion sur lequel on pouvait jouer et qui ne demandait qu'à être escaladé. Pendant ce temps, en toile de fond, les avions emblématiques des compagnies Swissair, Crossair et Balair prenaient leur envol ou atterrissaient sur les pistes. C'était le temps où les enfants recevaient des livres de coloriage et des crayons de couleur Caran d'Ache des hôtesses, où les commandants de bord conviaient les passagers qui le souhaitaient à visiter le cockpit.

Une époque où les non-fumeurs devaient prendre place dans les voitures vertes des trains CFF.

Jusqu'en 2005, les trains suisses proposaient encore des voitures réservées aux fumeurs. Auparavant, les wagons prévus pour les non-fumeurs étaient peints en verts tandis que ceux réservés aux fumeurs étaient en rouge. (Il arrivait qu'une voiture soit divisée en deux compartiments distincts). Selon les CFF, le nettoyage et la remise en état des compartiments fumeurs prenait 20% de temps de plus.

Les cendriers devaient être nettoyés manuellement et les filtres à air remplacés plus fréquemment. En outre, les passagers étaient nombreux à se plaindre et à réclamer davantage de sièges non-fumeurs et une meilleure isolation entre les compartiments.

Si le fait de voir des gens fumer dans les trains est une image qui semble remonter à l'enfance, l'interdiction de fumer dans les transports publics n'est pas si ancienne puisque c'est en décembre 2005 qu'elle est entrée en vigueur, officialisée ensuite par la loi fédérale sur la protection contre le tabagisme passif.

SOURCE : House of Switzerland (voir l'article 26.04.2019)
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