Vaud : Une tradition lausannoise au féminin

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Message  ADMIN Mar 15 Nov - 23:08

Depuis 1405, la ville de Lausanne compte des guets qui se relaient tous les jours de l’année pour annoncer les heures de la nuit au sommet de sa cathédrale. En août 2021, une femme a intégré cette lignée historique pour la première fois.

Si vous vous promenez de nuit dans le quartier de la Cité à Lausanne, vous entendrez probablement cette phrase: « C’est le guet, il a sonné… », suivi du chiffre dix, onze, douze, une ou deux. Ces quelques mots sont prononcés par celui qu’on appelle le guet de la cathédrale. « Son rôle était autrefois de veiller aux incendies. Les maisons étaient en bois et elles étaient aussi chauffées au bois, les feux étaient donc fréquents. C’est d’ailleurs suite à un gros incendie dans la ville que la fonction a été formalisée en 1405 alors que vraisemblablement ils étaient en poste depuis 1235 », explique David Payot, municipal en charge de la Direction Enfance, jeunesse et quartiers dans le chef-lieu vaudois. « Selon les écrits, il y avait des guets de terre et des guets de tour, à la cathédrale et à l’église Saint-François. Ils communiquaient entre eux par la criée, signalant les départs de feu et annonçant les heures. C’était aussi un moyen de vérifier que l’un ou l’autre ne s’était pas endormi pendant sa ronde. »

Durant plusieurs centaines d’années, la fonction de guet est répandue dans plusieurs pays d’Europe. À Lausanne, elle passe d’activité normale à tradition en 1880. « Lorsqu’il a été question de remercier les veilleurs, ce sont notamment les habitants de la Cité qui ont plaidé leur maintien en manifestant leur attachement à ces personnages du quartier », témoigne David Payot. Autrefois engagés par le Conseil communal, les guets sont toujours des employés communaux aujourd’hui.

La ville compte sept guets dont Renato Häusler qui occupe la fonction de guet titulaire depuis 20 ans. « C’est le destin qui m’a permis d’obtenir ce poste. En 1987, un de mes copains habitait le quartier et il était guet remplaçant. Il m’a informé qu’une place se libérait, c’est comme ça que j’ai intégré l’équipe », raconte Renato Häusler. Le Lausannois, qui travaille également dans l’événementiel, monte les 153 marches du beffroi de la cathédrale de Lausanne depuis 34 ans. « C’est un privilège et un honneur de perpétuer cette tradition. J’aime être seul dans cette tour et j’aime le fait que mon activité soit décalée avec notre époque. C’est comme une bulle intemporelle, on reproduit les mêmes gestes qu’il y a plusieurs centaines d’années alors que la société évolue à mille à l’heure en parallèle. »

Pour passer le temps entre ses criées, Renato Häusler étudie les anecdotes des deux guerres mondiales ou encore l’astronomie. La ronde du guet a lieu par tous les temps et durant toute l’année. « La période que je préfère, c’est le mois d’avril, quand les martinets reviennent de leur périple africain et qu’ils nichent dans la tour », révèle le guet. Il avoue également qu’il lui arrive de finir sa nuit dans la loge du beffroi.

Lorsque Renato Häusler est en vacances, malade ou indisponible, ce sont les guets remplaçants qui prennent le relais pour crier les heures. Cassandre Berdoz est l’une d’entre eux. Elle est la première femme de l’histoire à avoir intégré ce tournus.

Source : House of Switzerland (Voir l'article)
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