Décès Gérald Ducimetière (sculpteur)
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Décès Gérald Ducimetière (sculpteur)
Les quatre piétons en bronze de Plainpalais sont orphelins
Gérald Ducimetière, à qui l’on doit les sculptures de passants sur le rond-point, est décédé à l’âge de 81 ans à Londres.
On lui doit l’une des œuvres d’art public les plus emblématiques du centre-ville. Depuis quarante ans, deux hommes et deux femmes de bronze très réalistes jouent les passants sur le rond-point de Plainpalais - sous les traits de métal apparaissent notamment l’écrivain Michel Butor ou le collectionneur André L’Huillier. Baptisé «Alter ego» et lauréat d’un concours organisée par la Ville lors du réaménagement du carrefour, ce quatuor de statues a été réalisé par le sculpteur genevois Gérald Ducimetière. Celui qui avait pris le nom de John Aldus avant de s’exiler en Angleterre au mitan des années 90 s’est éteint le 26 janvier dernier à Londres. Il avait 81 ans.
«Ce qui m’a toujours frappé dans son travail, c’est que l’idée l’emporte sur la forme, affirme Roger Mayou, ancien directeur du Musée de la Croix-Rouge et proche de l’artiste. Ses œuvres ne sont jamais décoratives, elles portent en elles une signification profonde et incitent à la réflexion.» Diplômé des Arts décoratifs et de l’École de beaux-arts de Genève, Ducimetière bénéficie de sa première exposition personnelle au Musée Rath en 1965, où il montre peintures et dessins. Mais sa pratique s’étend rapidement à la gravure, à la photographie, à la vidéo, à l’installation ou à la performance.
Inclure le spectateur
Quel que soit le médium, le plasticien interroge le rôle de l’artiste dans la société et se préoccupe «d’inclure le spectateur dans le fonctionnement de l’œuvre», comme l’écrit Fabienne Xavière Sturm dans «Artistes à Genève: de 1400 à nos jours». Pour preuve «Dialogue», installé dans la cour de l’École d’ingénieurs de 1986 à 1989. Ce dispositif monumental permettait au visiteur de déplacer un arbre de plusieurs tonnes d’une seule main. Ou encore «Water Ring», à la place de la Madeleine: sur ce bassin circulaire traversé par un ruisseau sont inscrits tous les noms de surfaces d’eau rencontrées sur 40’000 km selon un axe imaginaire nord-sud, reliant ainsi le regardeur au globe terrestre.
En 1994, l’artiste genevois opte pour un changement de vie radical, pour «tourner la page Ducimetière», selon Roger Mayou. Adoptant son deuxième prénom et jouant sur la fin de «Gérald» et le début de «Ducimetière», il devient John Aldus et prend la nationalité française. Il s’établit à Londres l’année suivante, ne conservant que des liens assez distendus avec sa ville natale.
Source : Article Tribune de Genève (01.02.2022)
Gérald Ducimetière, à qui l’on doit les sculptures de passants sur le rond-point, est décédé à l’âge de 81 ans à Londres.
On lui doit l’une des œuvres d’art public les plus emblématiques du centre-ville. Depuis quarante ans, deux hommes et deux femmes de bronze très réalistes jouent les passants sur le rond-point de Plainpalais - sous les traits de métal apparaissent notamment l’écrivain Michel Butor ou le collectionneur André L’Huillier. Baptisé «Alter ego» et lauréat d’un concours organisée par la Ville lors du réaménagement du carrefour, ce quatuor de statues a été réalisé par le sculpteur genevois Gérald Ducimetière. Celui qui avait pris le nom de John Aldus avant de s’exiler en Angleterre au mitan des années 90 s’est éteint le 26 janvier dernier à Londres. Il avait 81 ans.
«Ce qui m’a toujours frappé dans son travail, c’est que l’idée l’emporte sur la forme, affirme Roger Mayou, ancien directeur du Musée de la Croix-Rouge et proche de l’artiste. Ses œuvres ne sont jamais décoratives, elles portent en elles une signification profonde et incitent à la réflexion.» Diplômé des Arts décoratifs et de l’École de beaux-arts de Genève, Ducimetière bénéficie de sa première exposition personnelle au Musée Rath en 1965, où il montre peintures et dessins. Mais sa pratique s’étend rapidement à la gravure, à la photographie, à la vidéo, à l’installation ou à la performance.
Inclure le spectateur
Quel que soit le médium, le plasticien interroge le rôle de l’artiste dans la société et se préoccupe «d’inclure le spectateur dans le fonctionnement de l’œuvre», comme l’écrit Fabienne Xavière Sturm dans «Artistes à Genève: de 1400 à nos jours». Pour preuve «Dialogue», installé dans la cour de l’École d’ingénieurs de 1986 à 1989. Ce dispositif monumental permettait au visiteur de déplacer un arbre de plusieurs tonnes d’une seule main. Ou encore «Water Ring», à la place de la Madeleine: sur ce bassin circulaire traversé par un ruisseau sont inscrits tous les noms de surfaces d’eau rencontrées sur 40’000 km selon un axe imaginaire nord-sud, reliant ainsi le regardeur au globe terrestre.
En 1994, l’artiste genevois opte pour un changement de vie radical, pour «tourner la page Ducimetière», selon Roger Mayou. Adoptant son deuxième prénom et jouant sur la fin de «Gérald» et le début de «Ducimetière», il devient John Aldus et prend la nationalité française. Il s’établit à Londres l’année suivante, ne conservant que des liens assez distendus avec sa ville natale.
Source : Article Tribune de Genève (01.02.2022)
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