Tavillonnage
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Tavillonnage
Choisir le bon bois, le fendre avec doigté, puis ajuster chaque pièce à l’équerre : le savoir-faire des tavillonneurs est aussi précis qu’intemporel. En Suisse romande, ils ne sont plus que dix à maîtriser cet art aujourd’hui. Ils pavent, infatiguables, toits et facades de centaines de tavillons, ces planchettes de bois fendu – le plus souvent faites d’épicéa – aussi appelées bardeaux, ou anseilles, selon les dimensions et régions de production. Tous prendront au fil des saisons une teinte gris-argenté, typique de la façon dont le bois se protège des intempéries. On en retrouve les premières traces en Suisse dès l’époque gallo-romaine, sur les sites archéologiques de Holderbank (Soleure) et d’Oberwinterthur. Le début d’une longue histoire puisque, sur le Plateau, son usage n’est supplanté par la tuile qu’aux XVIIe et XVIIIe siècles, et reste très présent en montagne jusqu’au XIXe siècle. L’apparition de nouveaux matériaux et les mesures de lutte contre les incendies de villages auront ensuite raison de leur utilisation au sein des localités. Ne reste alors plus qu’à les admirer au détour d’un bâtiment historique, sur les chalets d’alpage et autres cabanes de montagne. Emblème des Préalpes fribourgeoises, on estime que, sur une facade, le tavillonage peut tenir bon pendant un siècle... Preuve s’il en est qu’il s’agit d’un dur et précieux travail ; un métier passion plus que tout autre chose qui, centenaire, n’en est pas moins menacé par la petite taille du marché qui l’occupe.
Source : Traditions vivantes
https://www.lebendige-traditionen.ch/
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Dernière édition par ADMIN le Lun 14 Aoû - 21:21, édité 1 fois
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Le Tavillon
L’élément qui habille les toits et épouse ses courbes fait partie du patrimoine bâti suisse. Une technique ancestrale qui repose sur une tradition orale.
Cette technique de couverture des toits et façades est visible dans tous les cantons suisses. Les tavillons, ces milliers de planchettes en bois superposées, habillent les fermes et chalets d’alpage, des façades d’immeubles en ville, des clochetons de chapelles de village, mais aussi des monuments. Ils sont l’expression d’un savoir-faire transmis de génération en génération pour se protéger du froid et de la pluie. Aucune école ou formation ne permet, encore aujourd’hui, l’apprentissage de cette technique. Elle s’enseigne et se peaufine sur les chantiers.
Des pierres aux clous
C’est pourquoi des particularités se dessinent dans la pose de ces écailles selon les régions. Chaque tavillonneur a sa signature. Tantôt appelées tavillons, tantôt anseilles ou bardeaux, selon l’épaisseur et la technique de pose employée, ces tuiles de bois fendues, qui virent du beige au gris, subliment les paysages de montagne. Auparavant, les tavillons étaient maintenus sur les toits par des blocs de pierre. Après de grands vents ayant emporté au loin quelques pièces, les familles pouvaient les retrouver grâce à des inscriptions gravées. Le fer pour fabriquer des clous, qui les maintiennent en place désormais, était hors de leurs moyens.
Des traces passées et futures
Lucien Carrel, qui entretient des bâtiments protégés depuis 2007, a appris une partie de son métier auprès d’Olivier Veuve, ancien tavillonneur à La Forclaz (canton du Valais). Une fois sur le toit, assis sur la chaule – siège qui permet de se tenir à plat sur la pente – je saisis quatre tavillons d’épicéa que je dépose en éventail, tel un joueur de cartes, avant de les clouer une par une à l’aide de ma martèle – d’un côté un marteau pour taper et de l’autre une hache pour parer le tavillon, décrit le Gruyérien. Il fabrique manuellement ses tavillons en hiver et les pose en été «comme des quartiers de pommes sur une tarte».
Ce qui lui plaît dans ce savoir-faire ancestral, dont les plus anciennes traces en Suisse remontent au néolithique, c’est le respect des traditions et l’utilisation de bois local. «C’est un circuit court, peu énergivore car nous posons les tavillons à la main et il y a peu de perte.» Selon son orientation et son inclinaison, un toit rénové peut durer jusqu’à quarante ans. La tradition veut que le tavillonneur laisse sur place un «billet du mort», soit un mot au suivant avec son nom, la date et la météo du jour. «Je le fais toujours sur un chantier qui me tient à cœur.»
► SOURCE : House of Switzerland (voir l'article 28.10.2020)
Cette technique de couverture des toits et façades est visible dans tous les cantons suisses. Les tavillons, ces milliers de planchettes en bois superposées, habillent les fermes et chalets d’alpage, des façades d’immeubles en ville, des clochetons de chapelles de village, mais aussi des monuments. Ils sont l’expression d’un savoir-faire transmis de génération en génération pour se protéger du froid et de la pluie. Aucune école ou formation ne permet, encore aujourd’hui, l’apprentissage de cette technique. Elle s’enseigne et se peaufine sur les chantiers.
Des pierres aux clous
C’est pourquoi des particularités se dessinent dans la pose de ces écailles selon les régions. Chaque tavillonneur a sa signature. Tantôt appelées tavillons, tantôt anseilles ou bardeaux, selon l’épaisseur et la technique de pose employée, ces tuiles de bois fendues, qui virent du beige au gris, subliment les paysages de montagne. Auparavant, les tavillons étaient maintenus sur les toits par des blocs de pierre. Après de grands vents ayant emporté au loin quelques pièces, les familles pouvaient les retrouver grâce à des inscriptions gravées. Le fer pour fabriquer des clous, qui les maintiennent en place désormais, était hors de leurs moyens.
Des traces passées et futures
Lucien Carrel, qui entretient des bâtiments protégés depuis 2007, a appris une partie de son métier auprès d’Olivier Veuve, ancien tavillonneur à La Forclaz (canton du Valais). Une fois sur le toit, assis sur la chaule – siège qui permet de se tenir à plat sur la pente – je saisis quatre tavillons d’épicéa que je dépose en éventail, tel un joueur de cartes, avant de les clouer une par une à l’aide de ma martèle – d’un côté un marteau pour taper et de l’autre une hache pour parer le tavillon, décrit le Gruyérien. Il fabrique manuellement ses tavillons en hiver et les pose en été «comme des quartiers de pommes sur une tarte».
Ce qui lui plaît dans ce savoir-faire ancestral, dont les plus anciennes traces en Suisse remontent au néolithique, c’est le respect des traditions et l’utilisation de bois local. «C’est un circuit court, peu énergivore car nous posons les tavillons à la main et il y a peu de perte.» Selon son orientation et son inclinaison, un toit rénové peut durer jusqu’à quarante ans. La tradition veut que le tavillonneur laisse sur place un «billet du mort», soit un mot au suivant avec son nom, la date et la météo du jour. «Je le fais toujours sur un chantier qui me tient à cœur.»
► SOURCE : House of Switzerland (voir l'article 28.10.2020)
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