Chant : Yodel
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Chant : Yodel
Le yodel naturel, transmis oralement, dans lequel le "fa de cor des Alpes", c'est-à-dire le onzième harmonique, est généralement chanté à sa hauteur pure (à mi-chemin entre fa dièse et sol), est chez lui en Suisse centrale, en Appenzell, dans le Toggenbourg, dans les pays de Berne, de Gruyère et de Fribourg. En Suisse orientale, on connaît surtout le Gradhäbe d'accompagnement (tenue d'accords diatoniques simples) qui, un peu comme en Suisse occidentale, est une forme de yodel polyphonique où un ou deux chanteurs entonnent une mélodie principale à laquelle se joint un chœur. Cette pratique d'improvisation à plusieurs voix est attestée dès la fin du XVIIIe s. en Appenzell, combinée au Schelleschötte (sonnerie de cloches de vache) ou au Talerschwinge (bourdon obtenu en faisant tourner une pièce de monnaie dans une jatte conique).
Avec l'apparition de clubs et de sociétés de yodleurs, des compositions originales à plusieurs voix pour chœur virent le jour à partir de 1830 (Chanson populaire). Ferdinand Fürchtegott Huber dans le canton de Berne, le pasteur Samuel Weishaupt et Johann Heinrich Tobler en Appenzell écrivirent des pièces avec accompagnement de chœur. Contrairement à la manière ancienne à intonation "neutre" (par exemple dans la ligne mélodique naturelle du Muotatal), les yodels composés adaptent leur construction mélodique et leur agencement harmonique au modèle du lied romantique du XIXe s. Un morceau particulièrement prisé est le Gsätzli, chant en dialecte harmonisé à plusieurs voix, combiné avec un refrain en yodel pour solo ou chœur, placé au début, au milieu ou à la fin du couplet.
En 1910 fut fondée à l'initiative d'Oskar Friedrich Schmalz, père du yodel bernois, une association suisse qui devint en 1932 l'Association fédérale des yodleurs, et qui publie régulièrement des créations anciennes et nouvelles pour solo, duo, trio, double quatuor ou autres groupes et chœurs mixtes. Du milieu du XIXe s. à nos jours, la Suisse a compté plus de 100 compositeurs de yodels traditionnels, notamment Alfred Leonz Gassmann, Emil Grolimund, Johann Rudolf Krenger, Max Lienert, Hans Walter Schneller, Ernst Sommer et Adolf Stähli. La majorité des compositions évoquent avec nostalgie une patrie idéalisée, la montagne, la vie des paysans et celle des armaillis (Peuple des bergers). Les sociétés considèrent le yodel comme une coutume nationale (Traditions populaires) au même titre que la pratique du cor des Alpes, le port des costumes suisses et le lancer de drapeau.
L'organisation de groupes régionaux et les compétitions musicales ont apporté au yodel, à partir du milieu du XXe s., une popularité inattendue. La fête fédérale de yodel existe depuis 1924 (Fêtes fédérales). Avec 780 groupes et plus de 24 000 membres en 2005, les sociétés sont un phénomène touchant tout le pays. Hors des sentiers battus, une nouvelle forme de youtze et de yodel, plus légère et parfois critique de la tradition, est apparue dans la musique ethnopop des années 1990.
► Source : Dictionnaire Historique de la Suisse
Avec l'apparition de clubs et de sociétés de yodleurs, des compositions originales à plusieurs voix pour chœur virent le jour à partir de 1830 (Chanson populaire). Ferdinand Fürchtegott Huber dans le canton de Berne, le pasteur Samuel Weishaupt et Johann Heinrich Tobler en Appenzell écrivirent des pièces avec accompagnement de chœur. Contrairement à la manière ancienne à intonation "neutre" (par exemple dans la ligne mélodique naturelle du Muotatal), les yodels composés adaptent leur construction mélodique et leur agencement harmonique au modèle du lied romantique du XIXe s. Un morceau particulièrement prisé est le Gsätzli, chant en dialecte harmonisé à plusieurs voix, combiné avec un refrain en yodel pour solo ou chœur, placé au début, au milieu ou à la fin du couplet.
En 1910 fut fondée à l'initiative d'Oskar Friedrich Schmalz, père du yodel bernois, une association suisse qui devint en 1932 l'Association fédérale des yodleurs, et qui publie régulièrement des créations anciennes et nouvelles pour solo, duo, trio, double quatuor ou autres groupes et chœurs mixtes. Du milieu du XIXe s. à nos jours, la Suisse a compté plus de 100 compositeurs de yodels traditionnels, notamment Alfred Leonz Gassmann, Emil Grolimund, Johann Rudolf Krenger, Max Lienert, Hans Walter Schneller, Ernst Sommer et Adolf Stähli. La majorité des compositions évoquent avec nostalgie une patrie idéalisée, la montagne, la vie des paysans et celle des armaillis (Peuple des bergers). Les sociétés considèrent le yodel comme une coutume nationale (Traditions populaires) au même titre que la pratique du cor des Alpes, le port des costumes suisses et le lancer de drapeau.
L'organisation de groupes régionaux et les compétitions musicales ont apporté au yodel, à partir du milieu du XXe s., une popularité inattendue. La fête fédérale de yodel existe depuis 1924 (Fêtes fédérales). Avec 780 groupes et plus de 24 000 membres en 2005, les sociétés sont un phénomène touchant tout le pays. Hors des sentiers battus, une nouvelle forme de youtze et de yodel, plus légère et parfois critique de la tradition, est apparue dans la musique ethnopop des années 1990.
► Source : Dictionnaire Historique de la Suisse
Dernière édition par ADMIN le Mar 15 Aoû - 20:33, édité 1 fois
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Chant : Yodel
Le yodel naturel et le yodel chanté sont très largement considérés comme les formes de chant les plus typiques de la Suisse. En Suisse, près de 20 000 personnes pratiquent le yodel, que ce soit en costume folklorique ou dans leur tenue de tous les jours ; elles chantent le plus souvent dans des chœurs, mais parfois aussi dans des petites formations ou seules. La tradition actuelle du yodel s’inspire fortement de l’esthétique du chant du 19e siècle. Le yodel chanté à plusieurs voix, apparu au 20e siècle, s’est largement répandu ; il est composé de strophes de texte chanté et d’un refrain constitué de syllabes non signifiantes exécuté en yodel. Ce n’est que dans les traditions du yodel naturel, composé exclusivement de syllabes non signifiantes, que l’on peut identifier différentes esthétiques régionales. Les différences sont ainsi perceptibles entre l’« Entlebucher Jutz », le « Berner Naturjutz », le « Juiz » d’Obwald et de Nidwald, le « Zäuerli » et le « Ruggusserli » d’Appenzell et le « Johlen » du Toggenburg. En outre, le yodel naturel utilise souvent la gamme non tempérée ; c’est en particulier le cas du « Juuz » du Muotatal. L’Association fédérale des yodleurs, fondée en 1910, encourage la pratique et la diffusion du yodel en Suisse.
Source : Traditions vivantes en Suisse
https://www.lebendige-traditionen.ch/
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