Brünig : Berne-Obwald
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Brünig : Berne-Obwald
Altitude : 1'008 m
Quittant les rives du lac des Quatre-Cantons en direction du sud-ouest, la route du Brünig se divise à la hauteur du col. A l'est, elle conduit vers Meiringen dans l'Oberhasli, reliant la Suisse centrale à Domodossola et à l'Italie du Nord, par le Grimsel et le Gries. La traversée des Alpes à l'époque romaine par cette voie presque rectiligne (Vindonissa-Alpnach-B.) est plausible, mais non prouvée. Au Moyen Age, le Brünig reliait Obwald au Hasli. Les conflits entre Unterwald, le Valais et l'Ossola au XVe s., puis l'opposition confessionnelle entre Berne et la Suisse centrale ont certes gêné le trafic du Brünig, mais le col garda son rôle dans l'économie régionale, en permettant l'exportation du bétail et du fromage d'Obwald et de l'Entlebuch, et en offrant à l'Italie du Nord un territoire au-delà des Alpes à la fois fournisseur et acheteur.
A l'ouest, l'autre branche conduit au lac de Brienz, où le trafic continuait par eau, la souste se trouvant d'abord à Kienholz, puis à Tracht dès le début du XVIIe s. L'histoire de cette route occidentale du Brünig fut marquée aux XIIe et XIIIe s. par les familles nobles dont les seigneuries jouxtaient le col, les Wädenswil, Eschenbach, Ringgenberg, Rudenz et Kellner de Sarnen, plus tard par Obwald tentant de prendre sous sa protection, dans le cadre de son autonomie communale, les serfs du couvent d'Interlaken. Poursuivant une politique d'expansion, Berne porta les limites de son territoire jusqu'au Brünig, donnant progressivement au col un rôle de frontière, mais sans interrompre le trafic (début de l'époque moderne). Le bétail oberlandais s'exportait en Suisse centrale, ou en Italie via Flüelen, le sel tyrolien entrait dans l'Oberland par le Brünig. A la fin du XVIIIe s., avec la mode du voyage en Suisse, le col vit arriver les touristes, premiers bénéficiaires aussi de la route carrossable du XIXe s. Projetée dans les années 1840, elle ne sera réalisée que lorsque la Confédération, mue par des considérations stratégiques, promit une subvention, surtout en faveur des finances insuffisantes d'Obwald. La route fut contestée du côté bernois pour son tracé: les gens du Hasli étaient mécontents de la montée directe Brienz-Brienzwiler, trop éloignée de Meiringen; on se rallia à un compromis du gouvernement bernois (montée de Wylerbrügg, malgré la pente). Il fallut trouver une solution satisfaisante pour le tronçon à pic du Lopper, sur le territoire de Nidwald, canton qui se montrait peu empressé à délier les cordons de sa bourse pour cet objet. La route fut inaugurée en 1861 après deux ans seulement de travaux. Dès le début, les voyageurs affluèrent, mais le transport de marchandises stagna. De la même manière, le chemin de fer du Brünig, ouvert en 1888, servit surtout au trafic touristique entre Interlaken et Lucerne, alors que l'une des raisons du projet était de raccorder Berne au Gothard. C'est encore le tourisme qui motive en premier lieu la modernisation de la route au XXe s., le B. permettant aux automobilistes d'excursionner le dimanche à la montagne. Il reste à voir si l'achèvement de l'autoroute A8, dans le cadre du réseau national, rendra au B. son ancienne fonction d'artère entre deux zones économiques.
► Source : Dictionnaire Historique de la Suisse
Quittant les rives du lac des Quatre-Cantons en direction du sud-ouest, la route du Brünig se divise à la hauteur du col. A l'est, elle conduit vers Meiringen dans l'Oberhasli, reliant la Suisse centrale à Domodossola et à l'Italie du Nord, par le Grimsel et le Gries. La traversée des Alpes à l'époque romaine par cette voie presque rectiligne (Vindonissa-Alpnach-B.) est plausible, mais non prouvée. Au Moyen Age, le Brünig reliait Obwald au Hasli. Les conflits entre Unterwald, le Valais et l'Ossola au XVe s., puis l'opposition confessionnelle entre Berne et la Suisse centrale ont certes gêné le trafic du Brünig, mais le col garda son rôle dans l'économie régionale, en permettant l'exportation du bétail et du fromage d'Obwald et de l'Entlebuch, et en offrant à l'Italie du Nord un territoire au-delà des Alpes à la fois fournisseur et acheteur.
A l'ouest, l'autre branche conduit au lac de Brienz, où le trafic continuait par eau, la souste se trouvant d'abord à Kienholz, puis à Tracht dès le début du XVIIe s. L'histoire de cette route occidentale du Brünig fut marquée aux XIIe et XIIIe s. par les familles nobles dont les seigneuries jouxtaient le col, les Wädenswil, Eschenbach, Ringgenberg, Rudenz et Kellner de Sarnen, plus tard par Obwald tentant de prendre sous sa protection, dans le cadre de son autonomie communale, les serfs du couvent d'Interlaken. Poursuivant une politique d'expansion, Berne porta les limites de son territoire jusqu'au Brünig, donnant progressivement au col un rôle de frontière, mais sans interrompre le trafic (début de l'époque moderne). Le bétail oberlandais s'exportait en Suisse centrale, ou en Italie via Flüelen, le sel tyrolien entrait dans l'Oberland par le Brünig. A la fin du XVIIIe s., avec la mode du voyage en Suisse, le col vit arriver les touristes, premiers bénéficiaires aussi de la route carrossable du XIXe s. Projetée dans les années 1840, elle ne sera réalisée que lorsque la Confédération, mue par des considérations stratégiques, promit une subvention, surtout en faveur des finances insuffisantes d'Obwald. La route fut contestée du côté bernois pour son tracé: les gens du Hasli étaient mécontents de la montée directe Brienz-Brienzwiler, trop éloignée de Meiringen; on se rallia à un compromis du gouvernement bernois (montée de Wylerbrügg, malgré la pente). Il fallut trouver une solution satisfaisante pour le tronçon à pic du Lopper, sur le territoire de Nidwald, canton qui se montrait peu empressé à délier les cordons de sa bourse pour cet objet. La route fut inaugurée en 1861 après deux ans seulement de travaux. Dès le début, les voyageurs affluèrent, mais le transport de marchandises stagna. De la même manière, le chemin de fer du Brünig, ouvert en 1888, servit surtout au trafic touristique entre Interlaken et Lucerne, alors que l'une des raisons du projet était de raccorder Berne au Gothard. C'est encore le tourisme qui motive en premier lieu la modernisation de la route au XXe s., le B. permettant aux automobilistes d'excursionner le dimanche à la montagne. Il reste à voir si l'achèvement de l'autoroute A8, dans le cadre du réseau national, rendra au B. son ancienne fonction d'artère entre deux zones économiques.
► Source : Dictionnaire Historique de la Suisse
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